interview

KARINA LOMBARD
Vous avez joué avec Tom Cruise, Brad Pitt ou encore Bruce Willis et tourné sous la direction de réalisateurs comme Sydney Pollack ou Oliver Stone. Qu’est-ce qui vous a séduit dans “Suspectes” ?
“Suspectes” est international et mêle la modernité américaine à la culture française. Il y a une universalité dans cette série. C’est ce qui m’a plu dans ce projet. Par ailleurs, j’aime beaucoup le personnage de Claude qui fonctionne beaucoup dans l’action et dans l’expression plus que par les grands discours.

Vous avez joué dans les “4400” et “The L Word”. De quelle série américaine pourriezvous rapprocher “Suspectes” ?
Je ne peux pas réellement faire de rapprochement avec des séries américaines. “Suspectes” est un format original et moderne par son écriture, son interprétation et sa réalisation et se rapproche, je l’espère, de la qualité de certaines séries américaines.

Aux Etats-Unis, les séries sont écrites par des “pools d’auteurs”. Quels sont les avantages et inconvénients, selon vous, du travail “à la française” ?
Sur “Suspectes”, le travail de Céline et Martin Guyot est magnifique. Le scénario est d’une précision et d’une richesse incroyables et la qualité des textes est assez “bluffante”. L’avantage du travail à “l’américaine” est surtout évident sur les séries longues. Chaque auteur ou scénariste peut apporter des choses différentes, s’intéresser à un personnage en particulier et la confrontation d’idées enrichit le scénario. Il se crée souvent une saine émulation à travailler en “pool”.

Avez-vous apporté des modifications aux textes de “Suspectes” ?
Sur “Suspectes”, j’ai demandé à effectuer quelques coupes mais il n’y a eu que très peu de modifications à apporter au texte livré par les auteurs. Je viens de l’école américaine et je crois que l’action et l’expression sont plus importantes que les explications dialoguées. Robert de Niro a dit qu’un “haussement de sourcil vaut mieux que 1000 mots” et je suis très adepte de cette formule.

Vous interprétez une chirurgienne esthétique cynique. Des séries, comme Nip/Tuck notamment, ontelles influencé votre travail ?
Pas réellement puisque je n’ai vu la série qu’en arrivant sur le tournage. En fait, j’ai découvert la plupart des séries américaines en arrivant en France ! Je ne sais pas si je me suis inspirée des comédiens de Nip/Tuck mais j’ai porté une attention particulière à la composition d’un personnage froid, détaché et calme dont les médecins et chirurgiens font souvent preuve. Claude Perkins n’est pas insensible mais elle a le besoin de prendre du recul face aux événements et aux gens. C’est aussi une façon de se protéger.

Vous avez souvent interprété des femmes “mystérieuses” ou plongées dans le mystère. Pensez-vous avoir des points communs avec Claude ?
Non, je ne suis pas aussi mystérieuse qu’elle mais je comprends sa personnalité. J’aime sa volonté de comprendre les choses, de suivre son instinct et sa façon d’évoluer avec détachement dans un univers où tout n’est pas aussi lisse qu’il n’y paraît.